Hommage / Un Pape ne meurt jamais

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Hommage / Un Pape ne meurt jamais

Vendredi 03 avril 2020
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C'était bien lui, le premier président africain chez les européens. Il aimait bien ce signe distinctif pour marquer de son empreinte son monde et surtout marquer aussi son territoire face à l'hostilité de la sphère du football européen. Où l'africain avait déjà du mal à se faire une place de choix chez les joueurs de champ, à plus forte raison pour un poste de dirigeant de club.

C'était bien lui qui pouvait se taper de fierté sa poitrine et se targuer d'être cet ingénieux cadre africain venu apporter son expertise dans la gestion d'un club européen.

C'était bien lui, par moment avec le ton burlesque et rieur qui remettait à chaque fois, à plat les opinions des siens ou des détracteurs quant à présenter Barack Obama comme le premier président "black" chez les "Blancs". Il a toujours dit NON.

C'était bien à lui de revendiquer cette identité, ce statut, cette stature... Une posture de premier choix qui bien plus qu'un privilège etait le résultat d'un travail d'un acharné du boulot de la gestion des affaires du football mondial et moderne. Un esthète, un puriste qui avait certainement le don d'ubiquité pour les choses bien faites, bien penser pour gérer le parcours d'un club, pour accroître le plan de carrière d'un footballeur; et non des moindres, pour encourager un jeune agent à bien s'imbriquer dans le monde moderne du foot, pour inciter les jeunes journalistes des médias africains à appréhender les vicissitudes du métier...

C'était bien à lui tous ces mérites...puisqu'il avait certainement en lui cette faculté divine et inspiratrice lui permettant d'être à la fois partout ou à plusieurs endroits presqu'au même moment.

PAPE DIOUF TU AS ÉTÉ LE PREMIER AGENT DE NÔTRE INCONE MONDIALE: DIDIER DROGBA;

tu as été celui qui a légué son pouvoir d'agent de joueur à NOTRE FRÈRE THIERNO SEYDI;

tu as été celui qui avait sa seconde patrie en Côte d'Ivoire où tu retrouvais une ambiance fraternelle avec ton ami, le très disponible FRANCIS OUÉGNIN ;

tu as été celui qui a couvé un certain BASILE BOLI à l'aider pour faire accepter sa double appartenance culturelle entre la France et son pays d'origine, la Côte d'Ivoire;

tu as été celui dont l'humilité permettait de se fondre dans toutes les classes ivoiriennes en compagnie de ton jeune pote, DEFAO;

tu as été cet homme disponible pour notre frangin et journaliste sportif JOSÉ DJATI pour l'élaboration de son livre-interview, avec le titre évocateur "Pape Diouf, de vous à moi". Un jet d'encre qui fait rapeller ton profil édifiant pour les jeunes générations.

PAPE, de toi à nous. Nous reconnaîtrons, à jamais, ce sentiment grandiloquent que tu as pu nous procurer lorsque toi "l'africain", tu devins PRÉSIDENT DE L'OLYMPIQUE DE MARSEILLE.

Nous retiendrons , en son temps, ces phrases qui poussaient "en boucle" sur le bout de tes lèvres.

« Je suis le seul président noir d’un club en Europe. C’est un constat pénible, à l’image de la société européenne et, surtout, française, qui exclut les minorités ethniques. »

Avec toutes les difficiles exigences que ce poste de Président de club pouvait renfermer. Un poste à haut risque dans un milieu exposé à la pression, aux attentes exacerbées des fans, des supporteurs européens qui pouvaient demander bien plus au dirigeant africain.

Doyen Pape, tu avais l'avantage et la grosse somme d'expérience de connaître les arcanes de ce milieu.

À l’époque, c'était bien toi à la fin des années 1980; qui se chargeait personnellement d'orienter les footballeurs africains sur le Vieux continent.

Antoine Bell, Basile Boli te demandèrent de prendre ou de (re) prendre en charge l'orientation de leur carrière. Ç'avait fait école.
C'était donc toi l'initiateur de ce succès fulgurant de plusieurs joueurs africains et des îles Caraïbes. Entres autres : Marcel Desailly, François Omam-Biyik, Bernard Lama, William Gallas, Abedi Pelé, Rigobert Song, Péguy Luyindula, Didier Drogba.

C'était donc toi , le manager africain qui avait réussi à mettre les joueurs de toutes les sphères du monde dans ton écurie : Grégory Coupet, Sylvain Armand, Samir Nasri...

C'était donc toi , ce grand black élégant, prolixe à souhait et convaincant ; qui déployait sa moustache drue, avec un verbe tantôt candide et souvent rigide selon la proportion à pouvoir conclure des débats impitoyables du foot-business sur le marcher des transferts de tes joueurs.

C'etait donc toi ce fameux départ de notre Didier Drogba pour l'Angleterre. Un transfert à Chelsea , ficelé pour quelques 35 millions d’euros où tout a commencé.

C'était donc toi...

Et maintenant ? Doyen Pape Diouf, on ne finira pas d'évoquer tous les pans de ton riche vécu.

On avait pensé à ta retraite, tes consultances pour ton expertise sur les plateaux de télé et sur les ondes des radios.

On avait pensé que t'allais continuer à profiter de la.vie, à te raprocher encore plus de tes frères africains, de tes jeunes confrères africains, à qui tu continuerais à recycler par des cours et bonnes notions de journalisme.

On avait pensé... À quoi ? À tout... Sauf à ça ! Ce virus malfaisant.

Doyen Pape Diouf, tu auras montré à la face du monde toute l'immensité de l'expertise d'un cadre africain.

À juste raison, le journal européen L'ÉQUIPE t'as fait l'honneur dans sa parution de ce jour (au lendemain de ton décès) de te désigner, pour la postérité et pour toujours, comme NOTRE PAPE.

De la part de l'un de tes nombreux filleuls africains, Adam Khalil, journaliste sportif ivoirien .
Merci pour tout...

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